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La Psychologie en Algérie

Non Monsieur le Président, vous n’avez pas raison !

28 Avril 2011 , Rédigé par Haddar Yazid Publié dans #POLITIQUE

« Le changement a pour adversaire ceux qui ont bénéficié de la situation précédente et pour tiède défenseurs ceux qui ne savent pas comment tirer profit de la situation nouvelle ».

Machiavel, Le Prince.

 

Le discours très attendu n’était, au final pour énième fois, que des promesses de commissions de projet de loi vide de substance. Rien n’a été pris en compte de la revendication sociale et politique. Cependant, nous avons vu un Président fatigué et rangé par la maladie, d’où l’interrogation sur sa capacité de gérer les affaires de l’Etat ! Les réformes annoncées n’ont ni un agenda, ni les personnes qui s’en chargent. Réduire, le malaise social, les revendications politiques à quelques réformes, qui, par le passé, n’ont rien apportées. La levée de l’état d’urgence a-t-elle apporté un réel changement dans l’exercice des libertés ? Non. Car comment explique-t-on les répressions contre les manifestons et l’interdiction de manifestations ? La loi sur la corruption a-t-elle rapporté un changement effectif dans le rapport entre le gouverné et le gouverneur ? Non. La corruption atteint des proportions un peu plus alarmantes (pas de mot pour le qualifier), elle touche toutes les couches socioprofessionnelles, elle s’est normalisée. Pas un mot, sur les corrupteurs. Pas un mot, sur les révélations de presse nationales ou étrangères, de détournement et de placement à l’étranger, au su et au vu de tout le monde, d’argent de certains ministres, et sans aucune impunité[1]. Pas un mot, sur la dilapidation de l’argent publique ? Etc.

Les fonctionnaires, les familles de victimes du terrorisme, les gardes communaux et les étudiants, les policiers radiés, les employés des directions de l’urbanisme et de la construction (DUC) et ceux des directions du logement et des équipements publics (DLEP), les étudiants en pharmacie, les travailleurs des communes, les professionnels de la santé, les journalistes, etc. sont tous en protestation. En plus, des protestations politiques. Cette effervescence citoyenne ne cesse de s’élargir à d’autres catégories sociales et professionnelles. Pendant ce temps, notre Président occulte complètement tous ces mouvements. Attend-t-il des protestations plus revendicatrices et violentes ou une deuxième guerre civile ? Tous ses ministres pourtant parlent à son nom et ils nous le rappellent, à chaque fois, qu’ils exécutent son projet politique. D’où on s’interroge, pourquoi le Président n’a pas dit pas un seul mot sur les retards accumulés dans les réalisations des grands projets nationaux ? Aucun compte rendu des commissions n’a été publié et n’a été pris en considération ? Comment explique-t-il qu’aucune réforme n’a abouti? Comment explique-t-il le retard cumulé par la société algérienne en ce qui concerne les libertés individuelles, des médias, etc. ? Pourquoi n’a-t-il pas réagit aux propositions des personnalités politiques importantes et des intellectuels, qui ne cessent de l’interpeler par la presse ? Pourquoi n’a-t-il pas réagit face à ces milliers de manifestants qui revendiquent leurs droits devant son siège ?  Pourquoi ne nous informe t’il pas de son état de santé ? Etc. Le peuple est à bout de souffle et ne veut pas d’une seconde guerre civile, cependant, il ne peut pas assister à la dilapidation de l’argent publique, sous couvert de la solidarité nationale, sans dire un mot.

Décidemment la volonté de maintien du pouvoir prévalut (l’emporte) sur la stabilité des institutions de l’Etat et sur le renouvellement générationnel ? De plus, « l’organisation de sa succession d’une manière à ce que le pouvoir n’échappe pas à son clan et que le système qu’il a mis en place soit pérennisé[2] » prime sur les réformes politiques sérieuses, transparentes et qui inclus tous les courants politiques, y compris les exclus des débats publiques.

Nous assistons à une aphonie agonisante et un désintéressement débrident, qui laisseront des séquelles incessantes et des problèmes aux générations futures. Des générations, qui semblent abandonnées à leur sort. Cette occultation sera-t-elle une porte ouverte à toute forme de dérive républicaine ? Que faudra-t-il faire devant ce  sentiment d’abandon, qui gagne de plus en plus les cœurs des citoyens algériens.  Le peuple Algérien avait-il autre solution ? Son destin est entre ses mains.

Yazid HADDAR.

Auteur.   



[1] El-Watan du 22/04/2011.

[2] El-Watan 19/04/2011, p2.

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